Les banques méprisent leurs engagements

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Dans son dernier rapport issu de son enquête menée du 14 juin au 11 septembre 2010, l’UFC-Que choisir dénonce les pratiques des banques, surtout lorsqu’il s’agit de changer d’établissement.

En 2009, les banques s’étaient engagées à faciliter le changement d’établissement. En pratique, selon la dernière enquête de l’UFC-Que choisir, il n’en est rien. Non seulement les banques n’appliquent pas leurs engagements, mais en plus elles appliquent des tarifs « injustifiés ». La Fédération française des banques n’a pas souhaité commenter les résultats de cette enquête.

La mobilité bancaire découragée

Entre l’intention de changer de banque et le faire, il existe un pas à franchir. 7,6 % des clients passent à l’action, tandis que les intentions de migration sont estimées entre 10 et 15 %. En Europe, la moyenne des clients qui changent de banque est légèrement supérieure, à 8,6 %. Viennent modérer les ardeurs, les frais de migration qui tournent en moyenne autour de 300 €.

En vertu de leurs engagements, il revient aux banques d’effectuer les demandes de changement de domiciliation des comptes, assortie de la liste des opérations automatiques et régulières telles que les virements, prélèvements et débits de carte bleue, et transmettre dans les cinq jours ouvrés les nouvelles coordonnées bancaires aux différents organismes créditeurs du compte client (employeur, Sécurité sociale…). En pratique, seulement 39 % des banques procèdent elles-mêmes au changement de domiciliation. En ce qui concerne la liste des opérations courantes, 60 % des agences de destination ne l’ont pas reçue.
Le rapport de l’UFC-Que choisir établit que seuls 13 % des agences sondées procèdent en une semaine à l’intégralité des opérations de transfert du compte courant et des ordres automatiques.

Il faut attendre plus d’un mois pour 27% d’entre elles. Le rapport conclut qu’en majorité, il revient au client de gérer son transfert. Aussi, l’enquête de l’association aboutit à un classement où les meilleures notes de mobilités bancaires sont attribuées à HSBC, au LCL et au Crédit mutuel. Les trois plus mauvaises banques en la matière sont le CIC, BNP Paribas et la Banque postale.

Les tarifs des banques « injustifiés » selon l’UFC

Pour 42 % des établissements inspectés aucune brochure tarifaire n’est visible, contre 88 % en 2004. L’information est pourtant utile car le client qui déménage peut voir ses frais bancaires augmenter sans même changer d’enseigne. Par exemple, au Crédit agricole du Centre-France au Sud-Méditerranée, comptez une augmentation de 56,3 %. Les 8 principaux services, dont l’abonnement à la carte bancaire, passent de 171,4 € à 267,9 €. A la Banque populaire, les frais sont de 214,8 € dans le nord et 287,9 € en Provence ou Corse, soit une augmentation de 34 %. Il résulte de l’enquête de l’UFC un classement général des enseignes bancaires où les moins chères sont la Banque postale (195 €), la Caisse d’épargne (211,8 €) et HSBC (219,2 €). A l’inverse, les banques les plus chères sont LCL (253,9 €), le CIC (276,4 €) et Crédit du Nord (280,9 €).