Le chèque pourrait-il disparaître ?

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Bien que l’utilisation des chèques, comme moyen de paiement, tende à diminuer en Europe, les consommateurs français continuent toujours de recourir à cette solution, celle-ci étant même très fortement ancrée dans leurs habitudes. En effet, malgré le fait que le nombre de formules émises affiche, chaque année, depuis 2000, une baisse constante, 3,3 milliards de celles-ci, soit environ soixante par habitant et par an, ont, toutefois, été rédigées en 2009, plaçant ainsi la France en tête, devant tous les autres pays européens.

Très sollicités, les chèques ne sont cependant pas le moyen de règlement favori des personnes qui les utilisent, celles-ci se trouvant généralement contraintes d’y avoir recours, faute de se voir proposer une autre solution ; comme pour le paiement notamment des frais médicaux, des dépenses en milieu scolaire ou encore dans le cadre des services à domicile.

L’enquête menée, à ce sujet, par le Comité Consultatif du Secteur Financier, a donc permis de noter également que les chèques sont beaucoup utilisés par les catégories socioprofessionnelles supérieures plutôt jeunes, ainsi que pour les échanges interentreprises et le versement des salaires, ceci se révélant être d’autant plus vrai que l’entreprise est petite, faisant alors dire à Christine Lagarde, Ministre de l’Economie, « je ne suis pas favorable à la suppression du chèque », et même ajouter que « cette étude me conforte dans l’idée que la suppression du chèque n’est pas une option aujourd’hui ».

Ces résultats mettent ainsi bien en évidence le fait que la France, contrairement à ses voisins européens, ne propose pas d’alternative efficace aux chèques, en termes de moyen de paiement, et que des efforts doivent être faits, à ce niveau-là, pour proposer des solutions plus modernes, combinant simplicité d’utilisation, rapidité d’exécution et sécurisation optimale.

Le Ministre de l’Economie a donc chargé Georges Pauget, ancien Directeur Général du Crédit Agricole, et Emmanuel Constans, Président du CCSF, d’émettre des propositions quant aux évolutions qui pourraient être apportées à ce secteur souffrant quelque peu d’immobilisme, afin de rendre celui-ci de plus en plus accessible, procurant ainsi une plus grande liberté aux usagers, qui se verraient enfin proposer d’autres solutions pour effectuer leurs différents règlements.

Si 61 % des particuliers émettent moins souvent des chèques qu’il y a seulement cinq ans et 44 % en reçoivent également moins fréquemment, cette mission, confiée à ces deux spécialistes, devrait permettre de poursuivre, voire d’amplifier, ce mouvement, à l’heure où les Français sont aussi de plus en plus nombreux à utiliser Internet pour gérer leur argent, certains d’entre eux, grâce à des enseignes telles Boursorama, ou encore Fortuneo, rédigeant même ces formules en ligne, avant d’en demander l’envoi au destinataire de son choix, facilitant bel et bien l’organisation de leur budget, sujet sur lequel ils se trouvent être de plus en plus demandeurs, mais ne réduisant, en aucun cas, en revanche, le coût de traitement de celles-ci, qui doit pourtant rester l’une des principales préoccupations, lors de la mise en place de nouvelles solutions, se voulant toujours plus pratiques, tant pour les clients, que pour les établissements bancaires.