Les Français et les banques en ligne vus par Benoît Legrand, directeur général d’ING Direct France

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Rencontré par la rédaction de 20 minutes.fr, le PDG d’ING Direct France, Benoît Legrand, s’est exprimé sur l’épanouissement du marché des banques en ligne et ses perspectives d’avenir.

Un public de plus en plus nombreux

Benoît Legrand rappelle qu’en France le marché des banques directes tient dans un mouchoir de poche, comptant à peine une dizaine d’enseignes, essentiellement des filiales des banques classiques. D’emblée, ING Direct se démarque puisqu’elle est la seule banque en ligne qui soit réellement indépendante.

Aussi, le concept de banque directe plaît au public puisque l’on estime à déjà 2 ou 3 millions le nombre d’usagers de ces toutes nouvelles enseignes. Si dans un premier temps, leurs offres tentaient davantage les cadres supérieurs, Benoît Legrand note que la clientèle se démocratise de plus en plus.

D’après la dernière enquête Deloitte/ Harris Interactive, la confiance et la satisfaction des clients sont au rendez-vous et Benoît Legrand explique ce succès par les meilleures pratiques des banques en ligne. Elles coûtent moins cher tout en offrant des produits plus performants avec une gestion plus simple et transparente. Elles ont donc apporté une meilleure réponse aux attentes de leurs clients.

Les points forts des banques en ligne

Les tarifs bas des banques en ligne sont indéniablement à l’origine de l’engouement des consommateurs. Cette différence de prix est rendu possible par la suppression des coûts de fonctionnement les plus rédhibitoires des banques classiques. Ainsi, le directeur d’ING Direct souligne sa structure légère en termes d’immobilier et de personnel, ainsi que la simplicité de son offre, un seul produit par grand domaine bancaire, ce qui simplifie encore la gestion informatique, à son tour moins coûteuse.

Benoît Legrand retient également la plus grande proximité des banques en ligne avec leurs clients. La réactivité du service client pour traiter les diverses demandes s’ajoute à l’accès par téléphone mobile.

Les applications mobiles sont précisément au cœur de la stratégie d’ING Direct, contribuant à la proximité et à l’autonomie souhaitées des usagers. La possibilité de réaliser à tout moment des opérations sur ces comptes et souscrire des produits bancaires depuis son mobile, simplement, fait partie des grandes avancées. Ces applications pour mobile accroissent le contrôle des usagers sur leurs comptes, ING Direct ayant à cœur de démontrer que « les Français sont capables de gérer seuls leur livret d’épargne ou leur compte courant ».

Principe de précaution ou frein à la mobilité bancaire ?

Cependant, le développement des banques en ligne s’opère plus lentement en France qu’à l’étranger. Exerçant dans huit autres pays, ING Direct constate la réticence réflexe et le pessimisme chronique des Français, d’avance convaincus que « changer de banque ne changera rien », et relativement suspicieux « si ce n’est pas cher, il y a forcément un os ». La banque en ligne mise donc sur le temps pour gagner leur confiance.

Par ailleurs il existe des freins techniques comme la difficulté pour les Français à changer de domiciliation bancaire sans subir des erreurs parfois lourdes de conséquence. Pour Benoît Legrand, « ce qui pourrait aider, ce serait l’instauration de la portabilité du compte ». Il va même plus loin en rêvant qu’un jour les clients puissent transférer leurs assurances-vie sans perdre l’avantage fiscal.

A la question de l’avenir des banques en ligne, le porte-parole d’ING Direct estime que les pure player vont capter de plus en plus de clients aux banques traditionnelles et déclare « Dans 10 ans, elles auront doublé leur nombre de clients ». Cette belle assurance, loin d’afficher une ambition démesurée, est justifiée par les nouveaux comportements observables des consommateurs.